Travailler à l’extérieur en période hivernale soumet les professionnels à des conditions hostiles. Le froid peut rapidement devenir un facteur de risque majeur, impactant directement la santé, la sécurité et la productivité. Selon l’INRS, une exposition prolongée à des températures basses peut engendrer des troubles variés comme l’hypothermie, les engelures ou la baisse de vigilance. Dès lors, il devient crucial de s’équiper avec des vêtements de travail adaptés au froid, intégrant à la fois des matériaux isolants, respirants et ergonomiques, pour répondre aux exigences des travailleurs exposés tout au long de la journée.
Multiplier la couche
Avant de songer à des tissus ou à des accessoires spécifiques, il est fondamental de comprendre l’importance de la stratégie multicouche. Cette approche, aussi appelée « principe des trois couches », permet de s’adapter efficacement aux variations de température comme à l’intensité de l’effort physique.
Le principe des trois couches
Selon les préconisations de l’INRS, mieux vaut superposer des vêtements plutôt que d’opter pour un unique manteau épais. Chaque couche a un rôle bien précis :
- Couche de base : généralement près du corps, elle doit évacuer l’humidité causée par la transpiration. Les tissus comme le polyester ou la laine mérinos sont recommandés.
- Couche intermédiaire : elle conserve la chaleur corporelle grâce à des matériaux isolants comme la polaire, le duvet synthétique ou polaire.
- Couche externe : cette dernière doit protéger des éléments extérieurs comme la pluie, le vent ou la neige. Elle est donc souvent imperméable et coupe-vent.
Grâce à cette configuration, les travailleurs peuvent ajuster leur protection thermique au cours de la journée. Par exemple, lors d’un effort intense, il devient possible d’enlever une couche temporairement, sans perdre l’efficacité de l’isolation globale. Cette flexibilité est un gage de confort mais aussi de sécurité.
Pourquoi éviter les vêtements trop épais ?
Les vêtements uniques très épais enferment l’humidité corporelle et empêchent toute régulation thermique. Cela peut entraîner surchauffe, sueur excessive et, paradoxalement, des refroidissements brutaux. En adaptant les couches, on évite ces désagréments. De plus, les ensembles multicouches sont plus légers et permettent une meilleure liberté de mouvement, essentielle pour les travailleurs en environnement extérieur dynamique.
S’assurer une protection pour ses extrémités
Lorsqu’on parle de protection contre le froid, on pense souvent au tronc, mais les extrémités sont tout aussi importantes. Le corps humain régule la chaleur prioritairement dans le tronc, au détriment des mains, pieds et tête. Ce sont donc les premières zones touchées par le froid et les engelures.
Protéger ses mains avec des gants adaptés
Les mains sont des outils précieux qui doivent conserver toute leur dextérité même par -10°C. C’est pourquoi il faut utiliser des gants thermiques spécifiquement conçus pour le travail en milieu froid. Pour assurer une protection optimale des mains dans les environnements froids, il est essentiel de choisir des gants de travail pour l’hiver spécialement conçus pour résister au froid et garantir confort et sécurité tout au long de la journée. Ces gants conjuguent isolants thermiques, souplesse et souvent des traitements imperméables. Selon les normes EN 511, les gants d’hiver sont testés sur la résistance au froid convectif, au froid de contact et à la perméabilité à l’eau.
Focus sur les bonnets et les chaussettes de travail
Environ 30 % de la chaleur corporelle peut être perdue par la tête si elle n’est pas couverte. Un bonnet thermique bien ajusté, en laine ou en matériau polaire, est essentiel. De plus, les pieds étant directement en contact avec le sol, ils nécessitent une attention particulière. Les chaussettes thermiques renforcent l’efficacité d’une bonne paire de chaussures de sécurité isolantes. Pour éviter l’engourdissement, voire les gels engelures, il est recommandé d’en porter une paire avec rembourrage et évacuation d’humidité. En complément, n’oublions pas les accessoires polyvalents comme les cache-cous, tours de cou ou cagoules, utiles en cas de vent glacial ou de travail stationnaire prolongé.
Choisir des vêtements de travail d’hiver respirants
Les exigences d’un travail physique intense impliquent que la tenue ne doive pas seulement tenir chaud, mais surtout réguler correctement l’humidité produite par l’effort. C’est ici qu’intervient la notion de respirabilité des vêtements de travail.
L’importance de la régulation de la transpiration
Lorsque la transpiration est bloquée à l’intérieur des vêtements, elle finit par s’accumuler sous forme de condensation, provoquant une sensation d’humidité. Cela nuit non seulement au confort, mais augmente également les risques de refroidissement corporel. Ainsi, opter pour des vêtements respirants devient une priorité. Ce sont des vêtements conçus à l’aide de technologies textiles spécifiques (membranes micro-perforées, tissus absorbants à séchage rapide). De manière factuelle, un tissu respirant se mesure par sa valeur RET (Resistance Evaporative Transfer) : plus elle est basse, plus le tissu est respirant. Un vêtement avec un RET inférieur à 6 offre un excellent confort respiratoire, tandis qu’un RET entre 20 et 30 sera considéré comme dissuasif pour une activité physique soutenue.
Exemples de matières respirantes adaptées au froid
- La laine mérinos : naturelle, antibactérienne, régulatrice de température, elle est très utilisée comme sous-vêtement thermique.
- Le polartec : très isolant tout en étant respirant, parfait pour la couche intermédiaire.
- Les membranes techniques type Gore-Tex® : utilisées pour la couche externe, elles sont à la fois imperméables et respirantes.
En combinant ces matières intelligemment, les professionnels peuvent travailler longtemps dehors sans ressentir ni gêne ni inconfort.